Estéous
Création et évolution de la structure
En 1973, 12 communes traversées par l’Estéous décident de constituer un syndicat intercommunal ayant pout objet de prendre toutes dispositions en vu du financement et la mise en œuvre de l’aménagement hydraulique de la rivière Estéous depuis Rabastens de Bigorre jusqu'à Labatut –Rivière.
En 2002 le syndicat étend son périmètre jusqu'à la source et englobe l’Aule, au total 31 communes.
En 2017 adhésion au syndicat mixte de gestion et de l’Adour et ses affluents
Depuis le premier janvier 2019 le sous bassin de l’Esteous est intégralement compris dans la nouvelle structure du syndicat Adour Amont.
Présentation du cours d’eau
Le secteur amont avec une section allant de 1 à 4 m ne rencontre pas un dysfonctionnement majeur en hydromorphologie. Le seul impact anthropique réside dans la réalimentation du cours d’eau par le lac de l’Arrêt Darré en période d’irrigation
En effet cela amène un apport d’eau soudain avec une chasse des matériaux terreux et gravillonnaire de fond de lit qui se déposent rapidement sur les petits méandres et devant les ouvrages de l’Estéous amont. Au-delà, ceci amène également un choc thermique à la faune aquatique qui subit des variations de température passant d’eau tempérée a très froide venant du fond du lac. La végétation rivulaire quant à elle est hétérogène avec souvent des alternances de massif boisé et de parcelle agricole dépourvue de toute végétation. Ce secteur n’a pas subi de transformation importante du paysage, le parcellaire est resté identique depuis le premier état des lieux et le maintient d’intervention légère sur les petites structures alluvionnaires doit pouvoir être réalisé ponctuellement.
Le secteur aval, après la limite de Rabastens de Bigorre, passe à une section plus large (de 10 à 20 mètres), du fait de la confluence avec l’Alaric et l’Aule, ainsi que tout le petit chevelu en restitution. Ce tronçon serpente sur un territoire majoritairement très agricole. La dynamique de ce tronçon est très instable avec une cause prédominante l’extraction de matériaux des années 80 pour aménager les chemins de remembrements. Effectivement ces extractions ont créé une forte incision du lit (1m par endroit) et des érosions latérales bien marquées avec des trains de méandre en mobilité. La ripisylve étant limité à un cordon rivulaire avec parfois de vieux sujets se retrouve souvent en bascule et finit par générer de gros embâcles. Il n’y a pas eu d’évolution parcellaire. L’arrivée de la gestion raisonnée sur les atterrissements a permis d’atténuer la dynamique en recherche d’équilibre. Les dernières montées d’eau n’ont pas été morphogènes sur ce secteur. La veille est maintenue sur les structures alluvionnaires présentant un impact sur les enjeux. La ripisylve reste encore très hétérogène sur ce secteur et les pratiques agricoles actuelles ne permettent pas de maintenir une végétation rivulaire efficace.
Toutefois des actions de sensibilisation sont toujours menées auprès des différents propriétaires afin de justifier l’importance de tenir un corridor de végétation le long du cours d’eau. Cette démarche reste essentielle afin de pallier aux problèmes d’érosions des sols dans les zones agricoles de coteaux qui ont des incidences sur le colmatage des cours d’eau par l’apport important de terre que peut générer une pluie d’orage.
En parallèle l’enlèvement des embâcles reste une priorité en amont des ouvrages. Également, en considérant la faible largeur de lit, il est important de tenir une veille afin que le lit ne se comble, pas ce qui provoquerait une discontinuité écologique et générerait des perturbations sur la dynamique du cours d’eau (érosions, incisions, modification des profils d’équilibre, risques d’inondations).
Programme 2014 – 2019
La défaillance d’entretien des propriétaires a rendu nécessaire la continuité des travaux afin de maintenir le bon écoulement de l’eau, réduire les risques de crues, maintenir au mieux la stabilité des berges, améliorer le fonctionnement des écosystèmes aquatiques.
L’ancien syndicat de l’Estéous menait une politique de gestion purement hydraulique avec comme seul objectif le libre écoulement de l’eau. Cela passait bien évidement par des curages massifs sur une bonne partie du linéaire notamment sur l’aval de Rabastens.
Les structures alluvionnaires étaient systématiquement traitées et mises en haut de berge. La végétation quant à elle était gérée à l’appréciation de chaque propriétaire. Le linéaire étant devenu très hétérogène avec des alternances de fin cordons d’alignement d’arbres, des secteurs avec une fermeture complète du milieu ou absence complète de ripisylve.
La mise en place d’un Plan Pluriannuel de Gestion a pu mettre en évidence, que la gestion de la végétation était une priorité sur ces cours d’eau de petit gabarit. Les différentes interventions effectuées ces 5 dernières années ont permis de diminuer la fréquence d’enlèvement de gros embâcles, de limiter les espèces invasives types acacias, d’améliorer la régénération naturelle sur des secteurs dévégétalisés et ainsi améliorer la structure des berges.
Les structures alluvionnaires quant à elles avaient été recensées aux nombres de 51 et 21 avaient été retenues comme générant des perturbations hydromorphologiques. Sur la durée du programme toutes n’ont pas entrainé une intervention. Certaines ont pu montrer qu’il était nécessaire d’intervenir régulièrement, pour dévégétaliser, scarifier les matériaux ou araser au fil de l’eau et stocker dans le cours d’eau afin qu’ils soient repris par les différentes crues. Cela a permis d’assurer la préservation des enjeux et de limiter l’impact sur la dynamique fluviale.
La crue du 12 juin 2018 sur le secteur de Rabastens montre qu’il est nécessaire de maintenir un suivi et un entretien ciblé sur ces affluents de l’Adour
Il est à noter que la majorité des interventions sur la végétation s’est faite depuis le haut de berge.
Les opérations sur les atterrissements ont toujours été réalisées les chenilles au sec sur les atterrissements et les différents passages n’ont pas impacté la végétation lors des descentes de l’engin sur les structures. (De préférence les endroits moins végétalisées)
L’enjeu biodiversité a bien été pris en compte lors des différentes interventions. L’Estéous et ses affluents secondaires ne sont pas touchés par la prolifération de plantes exotiques envahissantes de type renouée du japon et très faiblement par le buddleia et balsamine. La communication et la présence sur ce territoire est une nécessité pour assurer un entretien raisonné et pertinent.
Programme 2020 - 2025
La programmation future répond à un besoin d’entretien courant. Certaines zones nécessitent un traitement sur la ripisylve, d’autres zones doivent encore faire l’objet de traitement en amont d’ouvrages et de zones sensibles au comblement vu les faibles profils en travers. Les structures alluvionnaires, n’ont également pas toutes vu d’opération effectuées. L’état initial ne justifiait pas d’intervenir durant la précédente programmation. Toutefois des actions de scarification et de régalage doivent être menées au droit des enjeux.
Il est à noter que la future programmation va dépendre de la restructuration future du syndicat. Effectivement, à ce jour le principal financeur des programmes d’entretien n’offre pas de visibilité sur toutes les actions programmées et sur la pérennité des équipes en régie. Le sous bassin de l’Esteous fonctionnait avec ces équipes spécialisées. De ce fait il semble difficile d’apporter un plan de financement juste.
Le point technique et financier devra être réévalué chaque année afin de réaliser des interventions d’entretien prioritaires sans compter les interventions d’urgence.
Le cadre technique est en corrélation avec l’ancien programme, toutes les mesures d’évitement et de réduction d’impact sur la biodiversité seront prises en compte.
Concernant les travaux d’entretien de la ripisylve, toutes les interventions seront réalisées depuis le haut de berge à l’aide d’un tracteur- treuil forestier et d’un bûcheron. La circulation s’effectuera sur les bandes enherbées en empruntant les accès déjà existant.
Pour les enlèvements d’embâcles ils seront majoritairement traités depuis le haut de berge, dans la même configuration que l’entretien. Toutefois si une intervention plus conséquente devait être réalisée avec une pelle mécanique l’accès au lit se fera par l’ouverture de fenêtre de préférence sur de la végétation non adaptée aux berges (ex : acacias) une sélection par élagage ou tronçonneuse sera effectuée afin de préserver au mieux la fonctionnalité de la ripisylve.
Au cours du chantier, certains foyers d'essences envahissantes seront traités mais de manière plus sélective et selon l'opportunité (exemple : arrachage de pieds de balsamine hors période de monté en graine…). Des précautions seront prises pour limiter le risque de propagation des invasives de type renouée du Japon ou buddleia. En cas de coupe de tels sujets, le stockage et l'évacuation seront organisés pour éviter toute propagation de semences ou de fragments d'appareil végétatif.
De la même manière, les ferrailles, plastiques et autres déchets découverts au cours du chantier seront triés et évacués suivant les filières réglementaires (recyclage, CET…).
Les interventions des structures alluvionnaires s’effectueront sur l’atterrissement. Les accès seront définis à l’avance et de manière à passer le moins possible dans l’eau. Les matériaux seront scarifiés après dévégétalisation avec un outil de décompactage ou avec un godet à dent. Ils pourront être aussi régalés à un fil de l’eau ou mis en andain au bord de l’atterrissement afin d’être repris par les différentes crues
La chenalisation pourra être également réalisée. Dans ce cas les matériaux du chenal seront répartis de chaque côté sur l’atterrissement
Dans le cadre de ces travaux, l'utilisation d'outillages ou d'engins mécaniques peut engendrer accidentellement des pollutions ponctuelles, notamment des pollutions dues aux hydrocarbures, ou à la mise en mouvement de matières en suspension. C'est pourquoi nous préconisons systématiquement un travail hors d'eau (mise en place d'un batardeau si besoin).